« Le Haut Var c’est très beau mais c’est un peu loin », voila ce que j’annonce à mes participants randonneurs de ce jour au RDV de Castagniers.
Certains d’entre eux m’avait même appelé dans le semaine pour savoir pourquoi diable avait-on planifié une randonnée dans le département du Var? C’est dans ce contexte que la plupart des adhérents découvrent la haute vallée du Var (qui d’ailleurs ne coule jamais dans le département éponyme).
Les paysages de crêtes allant du Mont Saint-Honorat au Col des Champs en passant par le Grand Coyer et les Aiguilles de Pelens s’offrent à nous alors que nous sommes encore en train de monter en voiture au hameau des Bouchanières. Précédemment nous étions passés par les gorges du Daluis qui sont déjà une curiosité géologique en soi.
On peut rejoindre le hameau abandonné des Barels en longant le flan de la montagne « Tête du Meric » puis en traversant l’affluent du Var nommé Barlatte . Très vite le sol sous nos pied et alentours semble lunaire, gris noir et sans végétation. Ce sont les fameuses marnes noires, mélange de calcaire et d’argile, très sensible à l’érosion pluvieuse. Chaque vallon est une roubine boueuse à passer sur une petite rive. Nous rencontrerons même un ouvrage de correction torrentielle construit au tout début du siècle dernier afin de protéger de l’érosion ces zones rendu désertiques par le sur-paturage et l’exploitation forestières anarchique. D’ailleurs en regardant la rivière en bas, on se souvient que tous les cours d’eau de la zone présentent un large lit fait de galets qui témoigne de leur caractère particulièrement torrentiel.
Perché sur un étroit plateau exposé au midi, accroché en balcon au-dessus des falaises des Barres du Cougnet de l’Aigle, Barels étale de 1500 à 1600m un triangle de trois hameaux : les Laves, le Serre et la Palud. Pointé au Nord, la Palud oriente l’ensemble sur la pyramide majestueuse de la cime de Pal. Chaque hameau regroupe une demi-douzaine de vieilles bâtisses abandonnées, le Serre possède une petite église romane à double clocher, dédié à St Roch, patron du village et saint anti-pesteux réputé. Témoignage encore vivant du passé besogneux de nos anciens, le hameau du Serre, est comme son nom l’indique stationné sur un éperon rocheux proposant un panorama exceptionnel.
Après un pique nique ou j’ai observé le ciel un peu inquiet, nous repartons sous une faible pluie qui se transformera en orage de grêle. Retour plutôt pénible donc mais les éclairs étaient rares et le cœur de l’orage nous est passé derrière.
C’est tout mouillés mais heureux de cette belle randonnée qui nous aura fait passer par tous les temps que nous retrouvons les voitures.