Fallait-il que ce barrage fût à ce point si mal nommé qu’il n’ait finalement pas trouvé d’autre échappatoire que de se conformer à la destinée qu’on lui aura tracée en le baptisant d’un nom aussi funeste et disgrâcieux ? Le 2 décembre 1959, il céda sous le poids des eaux impérieuses qui ne cessaient depuis plusieurs jours de tomber d’un ciel plus furieux qu’à son habitude. C’est au pied de ce colosse aux pieds d’argile, vaincu par l’évidence, que nous nous sommes rendus, ce 24 avril 2010, déployant notre caravane sympathique sur les pistes de ce théâtre sinistre et égayant autant que nous l’aurons pu la campagne environnant de nos han !, de nos hue ! et de nos ouf ! partagés. Jean-Christophe et Dominique voulaient contempler de leurs propres yeux ce vestige éloquent, ce témoin incorruptible de la folie des hommes et de la supériorité de la Nature et du Temps. Un petit coup de roulette, et hop ! voilà qui est fait. Ils ont vu. Et nous avec eux…