Une ascension qui rend fou !!!
Sant’ Anna de Valdieri, 14h30, les lacets sont noués, les bâtons sont télescopés, les sacs sont chargés. Ya plus qu’à ! Ils ont tous signé pour 679 453 pas (pas un de plus, pas un de moins). Mais comme dirait l’autre, il n’y a que la premier qui compte.
Allez ! On s’ébroue, et on démarre. Jusqu’au refuge : facile. RAS, à part quelques gouttes de pluie (1 234 456 789 exactement) bienvenues pour rafraîchir l’atmosphère.
Cet asile, que l’on découvre au dernier moment, semble trop parfait. Niché là, dans un recoin, au bord d’un lac : le top. Si on ne lève pas les yeux, c’est presque le Québec. Ce n’est pas un indien, mais celui qui le dit on peut le croire. Accueil, ambiance, dégustation, que de plaisirs pour les cinq sens. Après une bonne nuit en bateau – d accord ça tangue et ça grince un peu, mais si on dort trop bien, c’est encore plus dur de se lever tôt – on recolle les biscottes avec du Nutella avant de les tremper dans un ristretto.
Allons que diable ! Il y a encore quelques enjambées qui nous attendent, si l’on veut un jour culminer. Et d’en bas, on ne voit rien, nothing, nada, niet, niente. Alors autant monter en haut (même si ça ne se dit pas !).
Que s’est-il passé hier soir ? Ce matin, sur les chemins du Mont Matto, une troupe avance dans la bonne direction. Elle avance oui, mais son rythme est bizarre. Ça part dans tous les sens, ça traîne, ça devance. Pourtant sur ce sentier taillé par des soldats, il suffirait bien de mettre un pied devant l’autre et de recommencer. Mais voilà, hier soir, dans cette tanière, suite à un mélange vino, génépi, grappa, il y a eu une métamorphose métabolique et métaphorique. Aujourd’hui j’ai la chance de guider Jésus, Calimero, Nelson Mandela, Emmanuel Macron, Cléopâtre, Phileas Fogg et Mickael Jackson.
Plus loin, et après avoir essayé de résoudre le mystère du vieux tronc, cette bande de joyeux lurons continue de progresser vers le monde du Matto. Une fois la porte franchie, il y a bien quelques cailloux (89 précisément), des gros ou des petits, à contourner, à escalader, à sauter. Mais heureusement nos hôtes les ont décorés avec des points bleus qui sont du meilleur effet dans ce monde austère qui transpire l’homicide.
Finalement (même si ce n’est pas encore la fin) nous voilà juchés sur le sommet. 3088 mètres. Une première pour trois d’entre nous. Le baptême de l’altitude. Il paraît que ça rend calu, l’altitude. Alors on ne s’attarde pas. Et cette fois, on descend ambalaba (cf. Maxime).
Avant de rejoindre la zone bucolique, pour y manger détendu, nous croisons quelques bouquetins (27 sûrement) qui nous rejouent « la curiosité et l’étonnement ». L’altitude, ils connaissent eux, sont pas calus. Ils sont même à l’aise blaise, ou sereins bouquetins.
Finalement (sans en rajouter), on vous recommande l’apéro à l’italienne, et les glaces aussi, à la Casaregina (c’est le premier troquet à droite à Sant’Anna, en repartant du parking).
A bientôt JEAN