Castérino, Roya, Basto, Valmasque, Vastière des Dragons… dans quel pays sommes-nous allés traîner nos guêtres ce samedi ?
La Roya est la vallée la plus septentrionale de notre hexagone, on y accède difficilement en franchissant frontières, cols, gorges, tunnels. Française depuis 1947 seulement, on se croirait presque au pays des irréductibles.
Castérino, c’est le fond, le dernier lieu habité. C’est un petit paradis secret, chatoyant, verdoyant, ruisselant.
La Valmasque c’est la vallée qui contourne le Dieu Bégo et ses gravures maléfiques. Comme son nom l’indique, on risque d’y rencontrer des sorcières, qui s’y sont réfugiées et fricotent avec des dragons.
Le Basto c’est le bastion, la tour de guet qui en contrôle tous les accès. Notamment le passage des randonneurs imprudents qui s’aventurent dans ces contrées inhospitalières.
Alors nous y voilà. Au début c’est facile de remonter sur cette ancienne piste militaire bordée par le torrent où rigolent les marmottes. Tout le monde discute et plaisante.
Mais un peu plus haut, après la cascade rafraîchissante, lorsqu’il a fallu quitter ce bon sentier, pour aller marcher dans les herbes hautes, c’était déjà un peu plus tendu. Après il n’y avait plus d’herbe, puisque nous remontions des rochers escarpés en contournant au mieux des barres rocheuses infranchissables et vertigineuses.
Pour finir, dans ce vallon sans nom avec un lac qui en fait n’existe pas, nous nous sentions bien petits et complètement perdus.
Heureusement en suivant un itinéraire de chamois, nous avons basculé de l’autre côté, pour découvrir le lac Basto et retrouver le bon sentier dallé, balisé, panneauté, fréquenté et pollué d’innombrables PQ crotteux.
Finalement nous étions pas mal, perdus, tout seuls, de l’autre côté.
A bientôt JEAN Capitant