Une fois n’est pas coutume : soyons sérieux. Il y avait ce jour-là un soleil à décourager un flocon de neige de ressembler à autre chose qu’à de l’eau. Il faisait grand, il faisait beau et nous sentions le sable chaud. Celui qui s’est trouvé, la semaine dernière, transporté depuis le Sahara par un Sirocco sournois, aux mœurs dissolues, qui s’est tapé une bonne dépression en arrivant sur le golfe de Gênes. Enfin, façon de parler…
Une fois n’est pas coutume : soyons didactique. Un jour, un flocon de neige rencontra un grain de sable. De leurs ébats funestes naquit une étrange mixture. Pareille à la vapeur noire dont les martiens de La Guerre des Monde se servirent pour anéantir les environs de Londres, elle se répandit sournoisement sur les montagnes des Alpes Maritimes et ces dernières n’eurent alors plus rien d’immaculé. Poil au nez.
Une fois n’est pas coutume : soyons visionnaire. Si tous les flocons de neige fricotent demain avec des grains de sable, le Front National a de beaux jours devant lui. En conséquence de quoi, je propose que l’on réaffecte tous les serviteurs de l’état en uniforme et munis des jolies mitraillettes (en guise de bouquet de fleurs pour accueillir les touristes curieux de savoir à quoi ça ressemble un pays où l’on ne se prend pas des bombes sur la gueule au petit déjeuner, au moment du casse-croûte, à l’heure du goûter, au dîner et le reste du temps) à la surveillance des frontières atmosphériques avec ordre de tirer sans sommation sur le moindre grain de sable qui s’aviserait de vouloir venir jusque dans nos montagnes égorger nos flocons et leurs compagnes (il manquait une rime à Rouget De Lisle vous ne trouviez pas ?).
Une fois n’est pas coutume : soyons réaliste. Ceux qui ont manqué l’ascension dans le vallon de Cerise ce dimanche 7 avril 2018 n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Et pour regarder les photos de leurs petits camarades aux fesses mouillées…